Mardi, Février 15 2011 19: 03

Conventions de l'OIT - Procédures d'application

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Un pays qui ratifie une convention de l'OIT s'engage à « prendre les mesures nécessaires pour rendre effectives » ses dispositions (Constitution de l'OIT, article 19(5)). Les autres pays et les organisations de travailleurs et d'employeurs (mais pas les individus) peuvent agir de plusieurs manières pour encourager un gouvernement à respecter les obligations qu'il a contractées. Une organisation n'a qu'à envoyer une lettre contenant des informations suffisantes au Directeur général, Bureau international du Travail, 4 route des Morillons, 1211 Genève 22, Suisse (numéro de télécopie 41-22-798-8685). Les procédures décrites ici sont complétées par les travaux de l'OIT visant à promouvoir les normes internationales du travail, tels que les séminaires et ateliers organisés par des conseillers régionaux.

Procédures de l'article 22. Un gouvernement doit soumettre des rapports sur l'application des conventions qu'il a ratifiées au Bureau international du travail (article 22). Le gouvernement est également tenu de fournir des copies de ces rapports aux organisations d'employeurs et de travailleurs les plus représentatives du pays (article 23). Ces organisations peuvent faire des commentaires sur les rapports et fournir des informations supplémentaires sur l'application d'un instrument. Un Comité indépendant d'experts pour l'application des conventions et recommandations (CEARC) examine les rapports et les commentaires formulés, et peut ensuite adresser des commentaires aux gouvernements pour recommander des changements dans la législation ou la pratique ou pour noter des cas de progrès. Le CEARC soumet à son tour son rapport chaque année à la Conférence internationale du travail tripartite. La Conférence met en place un comité des candidatures, qui traite des cas sélectionnés avant de faire rapport à la plénière. Le rapport de la Conférence appelle les gouvernements à respecter les obligations qu'ils ont contractées en ratifiant les conventions de l'OIT et les exhorte parfois à accepter des missions de «contacts directs», au cours desquelles des solutions peuvent être recherchées en consultation avec le gouvernement et les organisations de travailleurs et d'employeurs du pays. .

Procédures de l'article 24. En vertu de cet article de la Constitution de l'OIT, toute « association professionnelle d'employeurs ou de travailleurs » peut présenter une réclamation alléguant qu'un État membre de l'OIT n'a pas observé une convention de l'OIT à laquelle il est partie. Pour être recevable, une réclamation doit émaner d'une telle organisation, être faite par écrit, se référer à l'article 24 de la Constitution de l'OIT et indiquer à quel titre l'État membre concerné n'a pas assuré le respect effectif, dans le cadre de sa juridiction, d'une convention (identifiée par nom et/ou numéro) qu'il a ratifié. Le Conseil d'administration du BIT peut alors créer un comité chargé d'examiner la réclamation, de la communiquer au gouvernement pour commentaires et de préparer un rapport dont le Conseil d'administration peut ordonner la publication. Elle peut également déboucher sur une mission de contacts directs. Lorsqu'un gouvernement n'a pas donné suite au rapport d'une réclamation au titre de l'article 24, le Conseil d'administration peut engager la procédure de plainte prévue par l'article 26 de la Constitution de l'OIT.

Procédures de l'article 26. Cet article de la Constitution de l'OIT autorise le dépôt de plaintes auprès du Bureau international du travail contre un Etat Membre qui n'aurait pas assuré le respect d'une convention qu'il a ratifiée. Une plainte peut être déposée par un autre État membre ayant également ratifié la même convention, par un délégué (gouvernement, employeur ou travailleur) à la Conférence internationale du travail ou par le Conseil d'administration du BIT. Le Conseil d'administration peut nommer une commission d'enquête pour examiner la plainte et lui faire rapport. Les constatations factuelles et les recommandations de la commission d'enquête sont ensuite publiées. Les recommandations peuvent inclure une mission de contacts directs. En cas de désaccord sur les recommandations de la commission d'enquête, une plainte peut être portée devant la Cour internationale de justice, dont la décision est définitive.

Procédures de liberté d'association. La liberté d'association et le droit de négocier collectivement étant au cœur de l'adhésion à l'OIT, elle a établi des procédures spéciales pour traiter les plaintes alléguant des violations de ces droits. Un comité du Conseil d'administration sur la liberté syndicale examine les plaintes déposées par des organisations nationales ou internationales d'employeurs ou de travailleurs contre tout État membre de l'OIT, même lorsqu'il n'a pas ratifié les deux principales conventions de l'OIT sur la liberté syndicale et la négociation collective. Ce Comité peut également recommander à un gouvernement d'accepter une mission de contacts directs pour l'aider à faire respecter ces principes de base.

Effet. Bien que l'OIT ne dispose d'aucune force de police ou d'inspection du travail habilitée à ordonner la sécurisation d'un lieu de travail, les gouvernements sont sensibles aux appels pour qu'ils remplissent les obligations qu'ils ont contractées en ratifiant les conventions de l'OIT. La pression publique exercée par le recours aux procédures de l'OIT a, dans un certain nombre de cas, conduit à des modifications de la législation et de la pratique, et donc, par leur intermédiaire, à une amélioration des conditions de travail.

 

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Lire 7529 fois Dernière modification le Mercredi, Octobre 26 2011 23: 29

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